samedi 1 décembre 2007

En parler ou pas

L'absence de bébé c'est dur.
Et la FIV, c'est difficile. Physiquement. Psychologiquement. Pendant le traitement. Et entre deux traitements. Autrement dit, on a déjà vu plus glamour comme expérience.
Alors on se dit qu'il faut en parler autour de soi. 
Seul souci : cela ne m'a jamais rien apporté. Toujours les mêmes commentaires. 

Sur les facteurs psychologiques (je connais untel et unetelle, qui ont essayé pendant des années. et quand ils pensaient que ça ne marcherait plus: paf! ....c'est bien connu, la sagesse populaire peut en remontrer aux dizaines d'études pondues sur le sujet). 

Sur ceux pour qui ça n'a pas marché (tu te rends compte, après les traitements ils ont eu un enfant naturellement... ou l'art de généraliser un fait marginal qui arrive une fois sur cent. Franchement, quand on a des problèmes d'argent, est ce qu'on compte sur ses chances de gagner au loto pour améliorer sa situation?). 

Sur le courage : Faut s'accrocher. Ah ouais? j'ai bien besoin de ce genre de leçon, tiens. Et du courage, il en faut vraiment? Moi je ne crois pas. Le courage, c'est quand on a le choix. Nous on n'a pas le choix.

Sur la vie en général : élever un enfant, on peut pas savoir comme c'est difficile. D'ailleurs j'aurais bien l'occasion de m'en rendre compte si ça marche. sans blague... 

J'arrête la liste, mais en fait elle est plus longue que cela.
Bref, ce genre de remarque, dite en toute bonne foi, et par pure gentillesse, est en général malvenue.  Les gens ne sont pas préparés à réagir à ce genre de situation. Ce n'est pas leur faute. C'est juste difficile de se mettre dans notre peau tant qu'on n'a pas vécu une situation qui pourrait ressembler à la notre, c'est tout.

Alors que faire pour ne pas s'exposer à toutes ces gentilles remarques innocemment assassines? c'est simple. SILENCE. 

Au boulot, personne n'est au courant, à part deux copines. Mon chef : je ne lui ai rien dit. Je le mets dans une position pas évidente, quelquefois : une semaine d'arrêt presque à chaque traitement, non planifiée pour lui. Des périodes ou je suis au summum de l'inefficacité... 

Mais tant pis, je mens comme une arracheuse de dents.  C'est mon droit de toute façon. Et comme ça, le boulot reste peut être le seul pan totalement dépourvu de la thématique FIV. Même si par ailleurs, c'est lourd à porter... Entourée de parents... qui parlent de leur progéniture tout le temps... Insupportable. 
Qu'est ce qu'on fait pour se soustraire à cela? Eh bien, on coupe les ponts. On limite les repas à la cantine au strict minimum, on évite les pots, les conversations personnelles, etc. Ne pas parler de soi, c'est mieux (ça ne me prive pas, ce n'est pas mon truc). Côté sujets de conversation : le temps, les livres, le cinéma, les actualités... ça mange pas de pain, ça occupe les langues, ça fait du brouhaha, genre easy listening. Tant mieux.

En règle générale, je m'en félicite plutôt. Le risque, c'est de s'isoler. à suivre, donc...
 




2 commentaires:

Anonyme a dit…

En parler ou pas...
je me suis longtemps posée la question et j'en ai parlé. Et j'ai eu droit à toutes les remarques sans aucun intérêt dont tu parles...
Alors pour ma prochaine tentative, comme j'ai la chance (?) de la faire dans un contexte tou à fait différent, et bien je n'en parlerai à personne.

Pamela a dit…

Oui, je ne crois pas que notre environnement immédiat puisse réagir de manière appropriée. Quand je vais au boulot et que j'ai passé la journée à pester sur toute autre chose que la FIV, je suis super contente. Parce que pendant ce temps là, au moins, je n'y ai pas pensé.
Je ne sais pas trop ou tu en es dans les traitements, mais bon courage pour la suite.