vendredi 21 décembre 2007

La réserve ovarienne

J'ai trouvé des lectures intéressantes sur la réserve ovarienne : cliquer  ou là.

Le document du laboratoire d'Eylau est également simple et bien fait. 

mardi 18 décembre 2007

La Fiv, mode d'emploi 4

La dernière partie du traitement.
Si vous avez manqué le début : voir les post de même titre, un peu plus tôt.
Une fois les ovocytes ponctionnés, plus grand chose à faire pour nous, à part attendre. Les labos, en revanche, ne chôment pas : ils sélectionnent les spermatozoïdes produits par Monsieur, les ovocytes considérés comme corrects prélevés chez Madame, injectent les premiers dans les derniers, et les installent dans un petit nid douillet à 37°C.


Nous, de notre côté, on attend le coup de fil du labo, au bout de 24 heures. A ce stade, on a une petite idée du nombre d'embryons produits qui ont commencé à se diviser.
Puis 24 ou 48 heures encore après, c'est la réimplantation. Une sorte de récompense : ça ne fait pas mal, le doc arrive tout joyeux avec sa petite seringue à tuyau : et vous êtes ? en me montrant mon nom sur son dossier. Madame Pamela, réponds je du tac au tac, soucieuse de montrer que je sais lire et qu'en plus je sais qui je suis. et le doc envoie tout ce beau monde (2 embryons) voir la vraie vie, à savoir l'utérus de Madame. 
Une fois que c'est fait, une technicienne vérifie qu'il ne reste plus personne dans la seringue. A la première tentative, il y en avait un qui était resté dans la seringue. Le doc a dit "il y a un petit galopin qui n'a pas voulu venir". Re-belote, donc, pour le retardataire rebelle(il commençait mal dans la vie celui là). Après on reste allongée pendant...ouh...longtemps ( les fesses à l'air au froid avec un juste petit drap pour se couvrir le quart d'heure réglementaire paraît durer l'éternité), histoire que les galopins ne prennent pas la poudre d'escampette sur le champ.
Et voilà. C'est tout. Enfin presque. Il faut quand même s'enfiler des kilos de progestérone, d'aspirine (de l'aspégic nourrisson, ça nous a toujours amusé) , d'antibiotiques, mais c'est un détail. Du coup, cette partie là du traitement fait aussi gonfler. Si on résume bien, il n'y a que la ponction qui ne fasse pas gonfler. Et encore. ça dépend. Boule, je suis une boule...

Ensuite : eh bien attendre. 2 semaines. 2 looonnngues semaines. Pendant lesquelles on passe par tous les états d'âme : ça a marché ; ça a peut-être marché ; c'est foutu ; ouais de toute façon on n'en sait rien ; mais si ça marche pas? non, non. arrêter d'y penser, ça ne sert à rien ; est ce que ça a marché? c'est sûr, ça a marché. en fait on n'en sait rien, mieux vaut ne pas se monter la tête. oui mais... 
et tout ça à peu près 200 fois par jour. Enfin chaque fois qu'on a un moment, en fait.
Du coup il faut s'occuper. travailler. lire. regarder des films. dormir, oh oui dormir, arh la progestérone... enfin n'importe quoi pourvu qu'on pense à autre chose.
Et à la fin, il faut aller au labo. Résultat en fin d'après midi. La journée du résultat, c'est la journée free style au boulot. Poser un jour de congé, il ne faut surtout pas. Alors ces journées là... sont à mettre sur le compte des oeuvres de charité pour mon employeur :  il fait du social en me laissant me changer les idées sans avoir en retour la moindre petite trace de la plus infinitésimale productivité...Mais cela, il ne le sait pas (qu'il fait du social ; pour la productivité, il a bien du voir que c'était moyen) . Ces jours là, je lui suis reconnaissante pour la bonne action qu'il ignore avoir faite.
Puis le résultat. Et le lendemain du résultat, par contre et jusqu'à présent, une petite journée de congé a toujours été la bienvenue.

mercredi 12 décembre 2007

La visite

C'est fait : visite chez docteur bébé aujourd'hui.
Monsieur se récolte des examens en plus pour voir ses zozos de plus près (test de fragmentation et décondensation de l'ADN).
 Et moi, on va voir ma réserve ovarienne (taux d'AMH).
 Verdict de docteur bébé en février(pas avant). Ce qui veut dire qu'en cas de poursuite du traitement, rien à faire avant mars. Pffffff. ça va être long.

mardi 11 décembre 2007

Les enfants issus de FIV

Pour ceux qui se poseraient des questions sur la conséquences des traitements FIV / FIV ICSI sur la santé des enfants à naître, j'ai trouvé des informations dans un rapport.
Pour le lire, cliquez .
Je n'ai pas trouvé plus complet. En France, on est un peu à la traîne sur le sujet, semble-t-il.

lundi 10 décembre 2007

Le p'tit bonhomme

Parfois c'est plus facile à dire en vers :


Le p'tit bonhomme

Le p’tit bonhomme n’arrive pas
C’est ni toi ni moi
C’est la faute à l’air
Et aux vents amers,

Dans le bazar univers
Avec nos jolis fils dorés
les parques idiotes ont fait
une vilaine pelote

hasard savant dilué
Au fond d’une éprouvette,
Quarante six chromosomes
C’est p’t être un p’tit bonhomme

Le temps passe et s’enfuit
Avec lui sans pitié
Il emmène le p’tit bonhomme
Et notre espérance avec lui

Mais si le p’tit bonhomme arrive
ce ne sera ni l’air ni le vent
ce sera toi et moi,
et la vie en plus

la pelote se démêlera,
et on commencera
Un beau tricot
pour le p’tit bonhomme


Pour Monsieur, à l'occasion de notre anniversaire.

vendredi 7 décembre 2007

La FIV, mode d'emploi 3

Ce billet est la suite de celui du 27 novembre. Il raconte la suite du traitement après la fin de la stimulation ovarienne.
Que faire, donc, une fois que tous ces ovocytes produits dans l'effort et le souci du travail bien fait on reçu le signal du départ?

Solution 1 : on va au cinéma voir le dernier Spiderman, on s'achète un paquet de pop corn, et quand on a fini le paquet de pop corn, on rentre à la maison et on passe la journée tranquillement installé à bouquiner des BD.
 
Solution 2 : on file à la clinique tôt le matin et on dit "virez moi ces trucs qui me boursouflent les ovaires et faites en bon usage SVP", en d'autre termes on pratique la ponction ovocytaire, qui consiste à récolter les ovocytes produits.
Normalement, si vous avez bien suivi les épisodes précédents, dans votre grande perspicacité, vous avez trouvé que la solution 2 est la bonne.

 La veille au soir de la ponction, on mange léger et on boit bien, car le lendemain, il va falloir mériter son verre d'eau, pour cause d'anesthésie générale. 

Le matin de la ponction , lever 6h15  (le personnel médical est du genre lève tôt). Petit moment de bonheur : Paris dort encore, la nationale 118 est dégagée, ouaahhh....

Arrivée à la clinique vers 7 h, on accomplit les formalités d'usage : 
  1. Monsieur est bien Monsieur, la preuve, regardez la photo sur le passeport, et Madame est bien Madame, tenez voilà sa carte d'identité. 
  2. Monsieur et Madame sont bien mariés, ça fait un bail, même, et ils ont bien l'intention d'ajouter une page au livret de famille que voici. 
  3. Oui on est pris en charge par la sécu, voilà ma carte vitale. L'attestation? euuhh. ben non, on ne l'a pas, mais qui donc s'embarrasse de ce bout de papier débile alors que tout est sur la carte?  
  4. Oui, on a une ordonnance et une entente préalable, je n'ai pas décidé d'essayer de me faire ponctionner les ovaires comme ça de mon propre chef. 
  5. remplissage et signature de papiers divers et variés
Vers 8h-8h30, on est validé. On peut passer au niveau supérieur, dans tous les sens du terme:
Ascenceur, on arrive à l'étage des dames en blanc qui nous amènent dans une chambre tout à fait charmante mais qui ressemble quand même un peu à une chambre d'hôpital.  
Une dame très gentille me donne un fond de verre d'eau (merci merci merci) que j'avale goulûment (c'est tout?) avec les deux petites pilules grosses comme des grains de riz qu'elle me tend. Atarax, cela s'appelle. Il paraît que ça zénifie. Moi je crois que c'est plutôt un accélérateur de temps. Quand j'en prends, il suffit que je ferme un peu les paupières pour que 24 heures s'écoulent comme ça, pfft! Quand j'ouvre à nouveau les yeux, je suis à la maison, dans mon lit, et une journée entière s'est écoulée. Je me demande si la dose n'est pas un peu trop forte pour moi...
 
En attendant que les cachets magiques fassent effet, la dame en blanc me propose de jouer à me déguiser, et comme je suis très joueuse et que j'aime bien la couleur bleue, j'obtempère. Leur costume a dû être fait au rabais et le tissu devait manquer, parce cela ne ferme pas très bien dans le dos, et que j'ai les fesses à l'air. Niveau créativité, ce n'est pas tout à fait ça : leur costume est le même à chaque fois. Pour la prochaine je demanderai un costume de fée.  En arrivant en salle d'intervention, le bonnet de fée fera un peu plus classe que la charlotte flapie qu'on m'oblige à porter, c'est sûr.

Après ça, débarbouillage à la teinture d'iode, et on remplit (encore) des tas de papiers que je ne lis pas mais que je dois signer quand même. Un jour je vais peut être découvrir en arrivant dans la salle d'intervention que j'ai signé pour un don massif d'organes à prélever sur le champ.  
Enfin, la dame en blanc revient nous voir : Monsieur doit s'occuper d'encore plus de papiers (non, on n'a pas le VIH, ni l'hépatite, ni la rage ni le thyphus ni la coqueluche ni la lèpre ni la peste), puis se préparer à entrer en scène et à fournir une brillante démonstration in vitro de ses qualités d'étalon. On l'emmène dans une petite pièce, il doit se débarbouiller (mais pas entièrement, juste les parties utiles du corps ; ces gens là on vraiment la manie de la propreté), et après quoi, une fois son devoir accompli, Monsieur peut venir se remettre de ses émotions vers son épouse reconnaissante, si elle est encore dans la chambre, ce qui n'est pas forcément le cas à chaque fois.

Ainsi, vers 9h-9h30, j'entre en scène à mon tour et c'est le signal du départ pour la salle d'intervention.  Des gens très gentils viennent donc alors me voir pour me proposer une petite promenade en lit à roulettes. Chouette, c'est ma partie favorite. Grâce à cela, je connais très bien les murs du couloir de la salle d'intervention. Il y a des clichés d'embryons à différents stades de  développement, une photo d'injection ICSI. Et les plafonds, qui vont de ma chambre à la salle d'intervention, je les connais pas coeur. Le top, c'est le plafond de l'ascenseur : des bulles de lumière de différentes tailles dans un ciel d'aluminium, très psychédélique. Avec l'Atarax qui commence à faire effet, le voyage en ascenseur, c'est top. Dans le couloir, des gens vont et viennent, vaquent à leurs occupations et me disent bonjour en passant comme s'ils me connaissaient et m'avaient vue la veille. 

Arrivée dans la salle d'intervention, où la radio fredonne tout bas. L'anesthésiste entre et salue, les mondanités commencent : ne seriez vous pas madame Pamela, si, alors ça tombe bien que vous soyez là, je vous ai prévu un petit cocktail dont vous allez me dire des nouvelles. Mais pour commencer, je vais vous coller tout un tas de petites pastilles que je vais relier à la machine qui fait ping. 
Après, un petit cathéter pour le cocktail qui va bien. Le doc arrive ensuite, salutations d'usage. Mon doc,  quel étourdi, oublie systématiquement mon nom, et il faut que je lui rappelle. A moins que ça ne fasse partie du protocole.

Le moment fatidique arrive. L'anesthésiste me dit de prendre une grande inspiration, et là, brûlure dans le bras, puis dans les bronches, et enfin, rideau. 

A ce stade je ne peux que faire des suppositions : quand je pique mon petit somme, ils s'affairent sans doute tous comme des forcenés, le doc farfouille des tas de trucs dans mon ventre avec une aiguille grande comme ma jambe, le responsable des promenades en lit à roulettes passe me prendre ensuite, me fait encore faire petit un tour d'ascenseur psychédélique, m'emmène dans une usine à réveil où je consens au bout de quelques minutes à ouvrir une paupière, puis l'autre au bout d'un temps un peu plus long. Alors je regarde là télé de la machine qui fait ping, les chiffres augmentent tous, et quand ils ont atteint une valeur satisfaisante aux yeux des infirmiers,  je retourne en lit à roulettes dans ma petite chambre où Monsieur m'attend avec impatience. 
Il est alors 10-10h30.
A partir de l'injection, mes souvenirs sont en général assez flous et sujets à caution. Cependant, malgré le brouillard qui m'embue les neurones, j'ai quand même quelques réminiscences :
  • les gentilles dames en blanc m'amènent des friandises en perfusion.
  • Le doc passe et le verdict arrive : la récolte a été de 7, ou 8 ovocytes. 
  • Il paraît que l'anesthésiste passe, il y a encore des choses administratives à faire, mais je suis les choses de très loin. Monsieur assure, et je délègue pour cause de débilité profonde.

Par contre je me rends très bien compte qu'il commence à faire soif. Mais comme ils sont très bien dans cette clinique, la gentille dame en blanc vient me voir sans trop attendre (vers 11h30-12h), et là,  pour le coup, elle se mue en serveuse : oh, oui, je veux bien un bon gros thé de 2 litres au moins. Elle m'amène un beau plateau avec plein de trucs qui ont l'air super bon. Le hic, c'est que tout a un goût merdique. Effet de l'anesthésie, je suppose.

vers 13h00:
  1. prise de tension : OK
  2. Tentative de lever : OK, moyennant quelques restrictions sur mes capacités d'équilibre.
  3. Retour à la voiture : OK, avec la présence rassurante de Monsieur pas trop loin ; il fait jour, ça grouille de monde, la ville s'est réveillée pendant que je m'endormais.
  4. Retour à la maison : pas trop OK : bouchons, route défoncées qui me secouent comme si c'étaient des chemins communaux (à moins que les routes ne soient pas si défoncées que cela, et que ce soit ma perception des bosses qui est un peu exagérée)...pffff. La route est longue.
  5. Déshabillage et enlèvement des dernières pastilles collées : OK.
Retour au lit : OK!!!!!
Et rideau jusqu'à demain soir.
 

jeudi 6 décembre 2007

Et l'Oscar du meilleur film...

Conversation avec mon spécialiste Pma :
Madame, 
la poursuite de ce traitement ne va pas être possible(râclement de gorge). 
En effet, après les échecs des précédentes tentatives, il semble que la cause masculine de l'infertilité de votre couple ne soit pas une raison suffisante... nous avons donc lancé des investigations... (soupir) et avons découvert que vous étiez totalement impropre à la procréation... 
Votre utérus....comment dire... eh bien ce n'est pas vraiment un utérus. En fait, on a découvert que c'était un sac Auchan.
 Mais là n'est pas l'essentiel du problème, car vos ovaires... n'en sont pas non plus. Ce sont des maracas. Ce qui a parfaitement fait illusion lors des nombreuses échographies que nous avons pratiqué sur vous, les petites graines intérieures ayant été prises pour des follicules. Rien d'étonnant, donc, que votre réponse hormonale soit aussi faible... autant faire vos injections à un coussin, ça aura autant d'effet et ça fera moins mal...


hum... je vois mon spécialiste le 12 décembre et on doit discuter de la suite du traitement. Je crois bien que je me fais des films, moi...

lundi 3 décembre 2007

La loi sur la PMA

Un rapport du sénat sur la législation de la PMA dans plusieurs pays d'Europe. Cliquez ici.
Et aussi, une synthèse sur les pratiques de PMA dans pas mal de pays. Cliquez .  On voit que les pratiques sont très disparates.
Enfin, la législation française sur le sujet. Le lien est . Voir l'article 24 pour les conditions d'accès.

La perception de la PMA par les français

Une enquête de l'agence de biomédecine sur la perception de la PMA par les français est consultable ici

dimanche 2 décembre 2007

Dans la presse

Un article du point daté du 23 novembre 2007.  ahurissant... Enfin, on peut le lire en cliquant ici. J'ignore qui est malhonnête dans cet article : le journaliste? l'interviewé? les deux? je pencherais bien pour les deux.
Une ou deux réflexions à propos de cet article :
l'article commence comme cela : les résultats de la FRANCE et matière de PMA sont mauvais. Et d'où cela vient-il ? pour savoir, on interroge Frydman, le père de la FIV française. Son intérêt, à ce brave homme, n'est certainement pas de faire de vagues sur le corps médical et l'organisation de la PMA en france, on s'en doute. Donc attention, ce mauvais résultat n'est pas lié à un problème de fond. Ca vient de ces imbéciles de couples infertiles qui font chuter les taux de réussite moyens. De la faute à la sécu, qui rembourse trop facilement. et du tourisme médical, favorisé par la sécu. 
Car c'est bien connu. Faire un traitement FIV, c'est aussi facile et léger que de prendre un cachet d'aspirine... Et puis, le diagnostic d'un médecin, c'est sacré. Quand un médecin dit "non, zéro chance", figurez vous qu'il y a des patients qui ont l'outrecuidance d'aller demander un second avis...scandaleux ! 
Et puis, quand on dit à un patient qu'il a zéro chance, figurez vous qu'il a quelque fois l'insolence de se demander la justification du chiffre avancé...Ah bon? et l'on sait à l'avance quelles sont mes chances de réussite? Voyons, regardons les publications... de l'agence de bio-médecine. Mais il n'y a... rien dans ces publications. Rien qui permette à un patient, à partir de la connaissance de son cas personnel, d'évaluer ses chances de réussite. 
Examinons donc l'équivalent anglais de ladite agence... Elle publie des chiffres beaucoup plus complets (au moins les résultats par tranche d'âge, ce qui paraît être le minimum), et sur des plages de temps qui s'étalent de 1991 à 2006. Les chiffres de l'agence française, eux démarrent en 2002. C'est pas pour dire, mais ils sont méchamment à la bourre, dans cette agence. Ah, mais oui, c'est vrai, ils ont été créés il y a juste 2 ans. Alors que la PMA existe depuis 25 ans en France. 

Donc, pour résumer, un patient n'a d'autre choix que de faire confiance à ce que dit le médecin. Et pour un patient, la parole d'un médecin vaut celle d'un autre, alors... 
Ensuite, la sécu rembourse trop facilement, ce qui favorise les dérives. OK. On a vu dans un de mes billets que cela coûtait cher à la sécu.  Mais il ne faut pas oublier que la facture n'est pas tout à fait nulle pour l'assuré, surtout si son budget est serré. Si la sécu rembourse bien, c'est que c'est un choix de société. Et je ne vois pas trop à quel abus on peut se livrer en entamant les traitements à répétition, à part se foutre dans la merde financièrement et médicalement. 
Alors pourquoi ne pas assumer et dire tout simplement qu'on souhaite changer les choix de société? Car cela, je peux l'entendre. Mais essayer de dire : " la PMA, regardez ce que ça coûte pour le résultat que ça donne", et ensuite tout coller sur le dos des patients qui "abusent" et des "mauvais médecins", là je trouve que le procédé est malhonnête et calomnieux.
 
Enfin, quid des recherches sur les causes de la stérilité avant d'entamer la FIV. Parce qu'honnêtement, on savait que le problème venait de Monsieur, mais on a tout de suite été collé dans le circuit IAC/FIV. Il a fallu que ce soit Monsieur, qui prenne personnellement la décision de faire faire des investigations par un urologue. Bon, à la fin, on a vu qu'il fallait quand même faire les FIV. Mais ce genre d'investigation, il me semble que c'est au médecin de la prescrire, avant toute chose.

samedi 1 décembre 2007

En parler ou pas

L'absence de bébé c'est dur.
Et la FIV, c'est difficile. Physiquement. Psychologiquement. Pendant le traitement. Et entre deux traitements. Autrement dit, on a déjà vu plus glamour comme expérience.
Alors on se dit qu'il faut en parler autour de soi. 
Seul souci : cela ne m'a jamais rien apporté. Toujours les mêmes commentaires. 

Sur les facteurs psychologiques (je connais untel et unetelle, qui ont essayé pendant des années. et quand ils pensaient que ça ne marcherait plus: paf! ....c'est bien connu, la sagesse populaire peut en remontrer aux dizaines d'études pondues sur le sujet). 

Sur ceux pour qui ça n'a pas marché (tu te rends compte, après les traitements ils ont eu un enfant naturellement... ou l'art de généraliser un fait marginal qui arrive une fois sur cent. Franchement, quand on a des problèmes d'argent, est ce qu'on compte sur ses chances de gagner au loto pour améliorer sa situation?). 

Sur le courage : Faut s'accrocher. Ah ouais? j'ai bien besoin de ce genre de leçon, tiens. Et du courage, il en faut vraiment? Moi je ne crois pas. Le courage, c'est quand on a le choix. Nous on n'a pas le choix.

Sur la vie en général : élever un enfant, on peut pas savoir comme c'est difficile. D'ailleurs j'aurais bien l'occasion de m'en rendre compte si ça marche. sans blague... 

J'arrête la liste, mais en fait elle est plus longue que cela.
Bref, ce genre de remarque, dite en toute bonne foi, et par pure gentillesse, est en général malvenue.  Les gens ne sont pas préparés à réagir à ce genre de situation. Ce n'est pas leur faute. C'est juste difficile de se mettre dans notre peau tant qu'on n'a pas vécu une situation qui pourrait ressembler à la notre, c'est tout.

Alors que faire pour ne pas s'exposer à toutes ces gentilles remarques innocemment assassines? c'est simple. SILENCE. 

Au boulot, personne n'est au courant, à part deux copines. Mon chef : je ne lui ai rien dit. Je le mets dans une position pas évidente, quelquefois : une semaine d'arrêt presque à chaque traitement, non planifiée pour lui. Des périodes ou je suis au summum de l'inefficacité... 

Mais tant pis, je mens comme une arracheuse de dents.  C'est mon droit de toute façon. Et comme ça, le boulot reste peut être le seul pan totalement dépourvu de la thématique FIV. Même si par ailleurs, c'est lourd à porter... Entourée de parents... qui parlent de leur progéniture tout le temps... Insupportable. 
Qu'est ce qu'on fait pour se soustraire à cela? Eh bien, on coupe les ponts. On limite les repas à la cantine au strict minimum, on évite les pots, les conversations personnelles, etc. Ne pas parler de soi, c'est mieux (ça ne me prive pas, ce n'est pas mon truc). Côté sujets de conversation : le temps, les livres, le cinéma, les actualités... ça mange pas de pain, ça occupe les langues, ça fait du brouhaha, genre easy listening. Tant mieux.

En règle générale, je m'en félicite plutôt. Le risque, c'est de s'isoler. à suivre, donc...